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Historique

L’histoire de notre profession

Dans les bourgs, les villes et les campagnes, on a chanté le plus vieux métier du monde et de tous temps il y a eu des entremetteurs d’affaires, que l’on appelait les courtiers. Ce nom leur vient d’un vocable grec, qui signifiait concilier les marchés. Plus tard, on les retrouve sous le vocable de «Corrateri», qui évoque les allées et venues auxquelles se livrent les courtiers entre le producteur d’une part, l’acheteur d’autre part. Il devint « couratier » sous l’Ancien Régime.

En France, c’est au XIIe siècle, qu’ils occupent la place sous le vocable de crieurs de vins… un poète de l’époque disait : « qui ne firont de braire parmi Paris, toute la nuit »…

Ainsi les courtiers constituent-ils une corporation et une institution très ancienne, dont on retrouve trace dans un édit de Saint Louis, de 1243, qui déjà interdisait aux courtiers de participer personnellement à une affaire… mais c’est Philippe IV le Bel qui a donné naissance juridiquement aux courtiers à travers les ordonnances du 12 mars 1321.

En Bourgogne, le commerce vinicole traditionnel était effectué par l’intermédiaire de Courtiers Gourmets eux-mêmes surveillés par les autorités communales. Ils contrôlaient la qualité de tous les tonneaux et mettaient en relation les acheteurs éventuels avec leurs propriétaires. Ils n’agissaient que pour le compte des vendeurs et n’avaient ni le droit de démarcher les clients, ni d’acheter du vin pour leur propre compte.

Au XVIIIe siècle, les commissionnaires, créés par nécessité pour agir en leur nom pour le compte de leurs clients, et les représenter face aux courtiers gourmets, devinrent négociants.

C’est ainsi que les premières maisons de négoce beaunoises virent le jour au début du XVIIIe siècle.

Enfin, la profession de courtier en vins et spiritueux fut et reste règlementée par la loi du 31 décembre 1949 modifiée, par le décret d’application du 27 mars 1951 modifié et par le décret du 19 février 2007 modifié.

Ces réglementations furent sollicitées par l’ensemble de la filière, car utiles au bon fonctionnement du marché puisqu’elles visent à assurer la compétence et la probité du courtier en vins et spiritueux, pour la sécurité des opérateurs du monde viticole ayant recours à lui.

Extrait du livre de Hugh Johnson « une histoire mondiale du vin de l’antiquité à nos jours »

« Dès le XVème siècle, Beaune eut le souci de mieux défendre sa réputation. L’exercice de la charge de courtier-gourmet fut réformé en 1607 dans le sens d’une plus grande rigueur et l’accès à la profession fut réservé à ceux qui réussissaient un examen difficile.

En 1615, on comptait six courtiers-gourmets à Beaune. L’épreuve de dégustation pouvait comprendre deux fois le même vin dans des coupes différentes. Le courtier était obligé d’habiter à l’intérieur des murs et ne pouvait acheter sans autorisation des vins pour son propre compte ou pour celui d’un négociant absent. Quel que fût le vin, il était tenu de gouter personnellement chaque tonneau avant de le présenter pour qu’il soit daté et marqué au fer rouge du sceau officiel de la ville. Le courtier gourmet devait aussi tenir un registre et le soumettre deux fois par mois aux autorités.

Vers la fin du XVIIème siècle, les commissionnaires furent autorisés à représenter les acheteurs, si bien qu’ils supplantèrent les courtiers. Arnoux les a décrits ainsi: « Ce sont des connoisseurs qui d’ancienneté, et de père en fils ont des expériences certaines de toutes les cuvées, qui connoissent les climats, les clôs, et les cantons dont ils sont tirés, et tous les bons celliers ». Ils filtraient les échantillons pour examiner les lies.

S’ils percevaient plus que la commission autorisée, ils étaient pendus. »

Les Annales de Bourgogne

Voir « Les courtiers gourmets de la ville de Beaune »